Comment MIWA a amélioré la qualité des PMC collectés en conteneurs enterrés

La collecte de PMC en conteneurs enterrés cause régulièrement des problèmes de qualité de cette fraction. L’intercommunale MIWA de la région flamande appelée Pays de Waes, connaît bien ce problème. « Après concertation avec Fost Plus et en collaboration avec ce dernier, nous avons décidé d’adapter les ouvertures des conteneurs PMC. Ce changement a permis de ramener le pourcentage de résidus à 8,1 % (contre plus de 30 % au début de l’année dernière), comme dans la collecte en porte-à-porte », explique Klara Van der Gucht, collaboratrice communication et politique chez MIWA.
La collecte de déchets résiduels, de PMC et de papier et carton en conteneurs enterrés est de plus en plus fréquente. « Cette solution est notamment utile pour les immeubles à étages », explique Klara Van der Gucht. « La collecte traditionnelle n’est en effet pas évidente dans un immeuble de 100 appartements. Et dans les nouveaux projets immobiliers, où le cadre verdoyant est essentiel, la collecte en points d’apport volontaire et conteneurs enterrés est aussi privilégiée. Ces quartiers sont en effet peu accessibles pour les camions de collecte. »
« La plupart des résidents ne voient pas vraiment d’inconvénient à devoir se déplacer jusqu’au point de collecte. La possibilité d’y déposer leurs déchets quand ils le souhaitent compense cet effort supplémentaire. Grâce au système de badge, ils ont en outre une bonne maîtrise des frais à payer. »
Manque de contrôle social
Un inconvénient majeur pour l’intercommunale est la qualité largement inférieure des PMC collectés par ce biais. « On remarque que nombre de matériaux qui se retrouvent dans les conteneurs ne sont pas des PMC : frigolite, bouteilles de gaz ou encore emballages de Petits Déchets Dangereux. Il y a moins de contrôle social qu’avec la collecte en porte-à-porte, où les sacs PMC non conformes sont laissés devant la porte. Les utilisateurs doivent utiliser leur badge pour accéder au conteneur, mais une fois les déchets déposés, il est impossible d’en retracer l’origine. »
« Il ne s’agit par ailleurs pas toujours d’erreurs de tri délibérées », souligne Klara Van der Gucht. « Les personnes se calquent souvent sur le comportement de leurs voisins. Il arrive donc que tout un quartier ou bloc d’appartements fasse les mêmes erreurs, aussi avec la collecte en porte-à-porte. »
Nous avons placé une barre horizontale au milieu de l’ouverture des conteneurs de PMC, pour empêcher le dépôt de gros sacs.
Le contenu des sacs qui sont déposés de cette manière n’est pour autant pas toujours de mauvaise qualité. « Nos analyses nous apprennent qu’une très grande partie de ces sacs contient des PMC correctement triés. Malheureusement, les sacs non transparents ne permettent pas de contrôle visuel et donc un tri », précise Klara Van der Gucht.
Ces dernières années, plusieurs chargements de conteneurs enterrés de MIWA ont été refusés par le centre de tri. « C’est fort dommage, car notre intercommunale doit alors supporter des frais supplémentaires. Cette situation est aussi peu écologique. Les chargements refusés sont en effet acheminés vers les incinérateurs. Des matériaux parfaitement recyclables sont alors perdus. »
Ouvertures adaptées
« C’est pourquoi nous avons décidé d’attaquer le problème à la source, même s’il ne s’agit qu’une petite partie de la population - environ 2 000 des 67 200 ménages de notre zone d’activité utilisent des conteneurs enterrés », explique Klara Van der Gucht. « Dans un premier temps, nous avons surtout travaillé sur la communication et la sensibilisation, généralement en étroite collaboration avec le syndic ou la société de logement. Nous avons envoyé des lettres, des affiches et des infographies sur le tri de chaque fraction aux habitants. Nous avons également revu les autocollants sur les conteneurs ».
PMC en sacs opaques
Toutefois, le principal souci est que beaucoup de citoyens rassemblent leurs déchets PMC dans des sacs opaques de diverses dimensions, avant de les déposer dans les conteneurs. « Les centres de tri ne peuvent traiter ces sacs, dont le contenu n’est donc que rarement récupéré. En effet, l’installation ne peut les déchirer automatiquement, comme c’est le cas avec les sacs PMC bleus réglementaires, ce qui induit des problèmes techniques et blocages. Mais les résidents ne comprennent pas toujours pourquoi les PMC sont collectés dans des sacs dans la collecte en porte-à-porte, mais que ce n’est pas possible avec les conteneurs souterrains. »

Mais ces efforts n’ont pas eu les résultats escomptés. L’intercommunale s’est donc associée à Fost Plus pour trouver une solution d’une étonnante simplicité. « Nous avons placé une barre horizontale au milieu de l’ouverture des conteneurs de PMC, pour empêcher le dépôt de gros sacs. »
Lors d’un premier projet pilote, l’intercommunale a testé trois barres différentes : une horizontale, une verticale et une en forme de croix. La verticale n’a pas eu d’effet - les petits sacs pouvant toujours passer entre les barres - et celle en croix compliquait le dépôt d’emballages. Les utilisateurs secouent leurs sacs au-dessus de l’ouverture. Avec la barre en croix, les emballages volaient dans tous les sens.

Excellents résultats
Après un premier projet pilote réussi sur trois sites, MIWA a adapté l’ouverture de tous ses conteneurs enterrés en début d’année. « Les analyses de début juin - environ quatre mois après l’installation des barres - ont révélé une amélioration significative de la qualité », se félicite Klara Van der Gucht. « Les sacs opaques sont de l’histoire ancienne, et le pourcentage de résidus, qui était de plus de 30 % en mai de l’année dernière, est tombé à 8,1 %, comme dans la collecte en porte-à-porte dans notre zone d’activité. La preuve qu’on peut obtenir de très bons résultats avec une intervention minime ! »