Le choix des emballages réutilisables est souvent perçu comme une décision ardue et complexe, qui n'engendre, a priori, que des défis logistiques et des coûts supplémentaires. Pourtant, la pratique démontre qu'il peut en être autrement. C'est ce qui est ressorti clairement du « Field Trip Réemploi » que Fost Plus a organisé fin septembre.
Pour notre voyage d’étude, nous nous sommes rendus dans la partie germanophone du pays. Notre première étape fut les filiales de Delhaize et Carrefour à Eupen, où nous avons découvert un projet pilote mené par La Conserverie & Moutarderie Belge (CMB), Foodprint et Bring Back.

Faites simple pour le consommateur
En 2022, sous la marque Maria & Franz, CMB a lancé une nouvelle gamme de moutardes, sauces, olives et tartinades conditionnées dans des bocaux en verre réutilisables, soumis à une consigne de 15 cents.
« Grâce à ce projet pilote, les consommateurs peuvent désormais rendre les emballages via les machines de reprise traditionnelles qui sont également utilisées pour les bouteilles de bière et de boissons consignées. En s'alignant sur les habitudes existantes des consommateurs, on leur simplifie la tâche et on augmente la probabilité qu'ils ramènent effectivement les emballages », explique Anne Poggenpohl, Expert Reduce & Reuse chez Fost Plus.

Intégrez votre stratégie marketing dans votre projet
Les emballages réutilisables sont nés initialement de la demande d'un grand client allemand, mais CMB y a vu une opportunité unique d'aller plus loin. « Lancer une nouvelle marque en emballages réutilisables permet d'apprendre plus rapidement et de mieux positionner les produits auprès des consommateurs avertis. Cela se voit également dans les magasins d’Eupen. Les produits Maria & Franz occupent un rayon complet, 100 % dédié au réemploi. Les présentoirs en magasin informent les consommateurs qu'une consigne s'applique aux emballages, tout en faisant ressortir la nouvelle gamme de produits. »
Carrefour expérimente également en France avec un « Re-Use Corner » séparé dans ses supermarchés, où les consommateurs peuvent acheter et rapporter une grande variété d'emballages réutilisables. Cela permet non seulement d'attirer l'attention des consommateurs avertis, mais aussi de créer de la clarté et des opportunités de vente croisée. D'un autre côté, leurs tests révèlent qu'il est également important de distribuer les produits à travers le magasin dans les emplacements habituels où les clients recherchent ces produits.
Les emballages réutilisables ont procuré à CMB des avantages supplémentaires. « Grâce à un parc propre de bocaux réutilisables, ils ont été mieux protégés contre les prix fluctuants et la pénurie sur le marché pendant la crise énergétique de 2023. Le concept peut être particulièrement intéressant pour les PME. »

Vous ne devez pas tout faire vous-même
CMB a également opté pour une approche logistique unique. « En tant que producteur, vous êtes habitué à ne plus jamais revoir vos emballages. Les choses changent du tout au tout lorsque vous vous lancez dans les emballages réutilisables. CMB a créé une organisation distincte pour la logistique de retour, nommée Foodprint, avec l'idée d'offrir ce service à d'autres producteurs », explique Anne Poggenpohl.
Pour le lavage des emballages, Foodprint fait appel à Bring Back, qui a ouvert en février 2022 la première installation de lavage industriel pour bouteilles et bocaux en verre en Belgique. « L'installation est unique en raison de sa flexibilité. Elle peut nettoyer différents types d'emballages en verre : grandes et petites bouteilles, mais aussi des bocaux comme ceux de Maria & Franz. Grâce à un nouvel investissement, ils auront la capacité de laver 80 millions d’emballages en verre par an dès l'année prochaine.

Profitez d’un écosystème en pleine croissance
Foodprint et Bring Back illustrent la lente émergence d'un véritable écosystème autour des emballages réutilisables. « Nous voyons de plus en plus d'acteurs proposer du ‘Reuse-as-a-service’ (Réemploi en tant que service), déchargeant ainsi les producteurs de tous les aspects possibles : la collecte en magasin, le nettoyage des emballages, le transport vers et depuis les sites de production, les systèmes de gestion pour l'encaissement et le remboursement de la consigne, etc. », se réjouit Anne Poggenpohl.
Lors de notre voyage d’étude, nous avons découvert l'entreprise allemande Zerooo, qui propose un système de pool intelligent pour des produits cosmétiques tels que les savons pour les mains, les gels douche, les shampoings et les parfums. « La clé réside dans le flacon standardisé en PET ou en verre, ce qui simplifie l'ensemble du processus logistique. En jouant avec les couleurs, les étiquettes et les bouchons, chaque marque peut néanmoins créer sa propre identité visuelle. Pour illustrer son approche, l'entreprise a lancé avec succès sa propre ligne de cosmétiques baptisée Sea Me, produits qui sont disponibles aujourd'hui dans plus de 1 000 magasins en Allemagne et en Autriche ».
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Considérez le business case sur le long terme
Outre l'aspect logistique, le facteur coût soulève également de nombreuses questions. Pourtant, c'est une idée fausse de penser que les emballages réutilisables seraient plus chers. « Nous constatons surtout un coût initial élevé : vous devez mettre en circulation un stock suffisant d'emballages et organiser votre logistique. Une période d'adaptation peut être nécessaire pour familiariser la clientèle avec le nouveau système. Mais à long terme, les emballages réutilisables sont bel et bien économiquement intéressants ».
Ce constat a également été confirmé lors de la présentation d’Alken-Maes, qui, comme la plupart des brasseurs belges, utilise des bouteilles de bière consignées depuis des décennies. L'année dernière, l'entreprise a décidé de passer également à des bouteilles réutilisables consignées pour sa marque Desperados.
La condition est, bien sûr, que le taux de retour soit suffisamment élevé. « Même dans un système bien établi comme celui des bouteilles de bière, il y a encore beaucoup de défis », explique Anne Poggenpohl. « De plus, les brasseurs sont confrontés à des bouteilles trop souillées, et les étiquettes non lavables – en particulier celles des petits brasseurs – rendent parfois les bouteilles inaptes au réemploi. Une bonne communication auprès des consommateurs est donc essentielle, car leur collaboration est déterminante pour le succès à long terme. »
Le Reuse Field Trip a été organisé par Fost Plus, Comeos, Fevia, La Conserverie et Moutarderie Belge, Foodprint et Bring Back.
Comment Fost Plus peut-il vous aider ?
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