Plus de vrac et de réemploi dans les rayons, mais les consommateurs belges restent réticents

Le baromètre du réemploi de Fost Plus et ConsomAction offre un premier aperçu du secteur du vrac et du réemploi en Belgique. Il montre que la logistique et les infrastructures sont suffisamment matures pour permettre un déploiement plus large, mais qu'un engagement plus fort des consommateurs est nécessaire.

RE-VRAC Belgique est une première analyse du marché du vrac et du réemploi en Belgique, réalisée dans le cadre du Baromètre européen du réemploi. Ce rapport jette les bases du suivi des évolutions économiques, sociales et opérationnelles des ventes en vrac et du réemploi, année après année. Les résultats sont basés sur un échantillon restreint d'acteurs innovants du secteur.

Des jeunes loups dans le secteur

80 % des acteurs du réemploi, qui ont répondu au baromètre, ont vu le jour après 2010, témoignant d’un essor récent mais d’une maturité opérationnelle. Cette tendance s’explique par un ancrage culturel fort du réemploi. Le réemploi repose sur une longue tradition en Belgique, notamment pour des boissons comme les jus et la bière.

Malgré le fait que la majorité des entreprises interrogées sont de petite taille, avec 1 à 2 équivalents temps plein en moyenne, le chiffre d’affaires lié au réemploi progresse en moyenne de 11 % par an (2022-2024), C’est notamment le cas dans le transport et l’HoReCa B2B, où les systèmes sont matures et compétitifs grâce à des modèles de consommation plus prévisibles. À l’inverse, le retail, l’HoReCa B2C et le e-commerce affichent une rentabilité plus faible, reflétant des secteurs plus dépendant des habitudes individuelles du consommateur et marqués par des marges de rentabilités plus réduites.

Le choix du réemploi n'est pas encore une évidence pour le consommateur

Avec 43% des emballages ménagers et 82% des emballages industriels (en poids) sur le marché belge déjà réutilisables, la croissance est tangible. Toutefois, pour les répondants au baromètre, le coût des emballages réutilisables reste le principal frein de son implémentation : leur prix unitaire est souvent supérieur à celui des emballages jetables, ce qui se répercute sur les comportements d’achat des consommateurs.

Les entreprises interrogées citent comme obstacles majeurs :

• L’adoption par les consommateurs (32 %) : les habitudes de consommation ne changeront qu'avec une combinaison d'incitations et d'infrastructures appropriées.
• Des coûts d’investissement élevés (23%) étroitement liés à l’intégration de la chaîne d’approvisionnement (23 %), car la coordination entre la collecte, le lavage et la redistribution reste souvent fragmentée.