Environ 60 % des ménages belges comptent au moins un animal de compagnie. Les chiens et les chats sont très populaires. Les nourrir fait partie du train-train quotidien de leurs maîtres. Mais si les sacs de croquettes sont quasiment tous devenus recyclables ces dernières années, il y avait encore du pain sur la planche pour les sachets de pâtée.
Les laminés d’aluminium, un défi pour le recyclage
Les laminés d’aluminium sont une catégorie d’emballages multicouches composés de plastique et d’aluminium. Toutefois, les différentes couches sont impossibles à séparer, de sorte que ces emballages ne peuvent pas être recyclés, que ce soit dans une fraction plastique ou avec les emballages métalliques. Ils ont donc déjà été abandonnés pour de nombreuses applications. En Belgique, ces emballages d’aliments pour animaux sont considérés comme des déchets perturbateurs, raison pour laquelle les producteurs paient un tarif Point Vert élevé. Ces emballages sont donc chers à mettre sur le marché.
Leur abandon progressif ne touche pas encore toutes les catégories de produits. Prenons l’exemple des sachets individuels de pâtée pour animaux de compagnie. Les différentes couches forment une barrière qui assure la fraîcheur de leur contenu. Ils sont stérilisés en autoclave après avoir été remplis sur la ligne de production, ce qui garantit la sécurité des aliments de votre boule de poils.
Ce type d’emballage est généralement produit par des « formeuses-remplisseuses-scelleuses » (form fill seal machines). L’ensemble du processus, du formage des sachets à leur remplissage et à leur scellement hermétique, s’effectue donc sur une longue ligne de production unique. Chaque partie du processus est cruciale : dans le cas des aliments pour animaux, les machines doivent doser le produit avec précision et le traiter en respectant des normes d’hygiène strictes. Par conséquent, le passage à un autre type d’emballage est loin d’être évident, puisqu'il faut adapter une partie de la ligne de production.
Il est indéniable que le règlement sur les emballages et les déchets d’emballages va avoir un impact majeur. C’est pourquoi nous faisons le choix de déjà remplacer les emballages qui ne cadrent plus avec notre stratégie interne de développement durable.
La qualité et la sécurité alimentaire avant tout
Aujourd’hui, il existe pourtant des alternatives sur le marché. En 2024, Colruyt a pris les devants et introduit des sachets d’aliments pour animaux monomatériaux en polypropylène sous la marque Boni. En effet, les laminés d’aluminium seront probablement interdits dans le règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages (le règlement PPWR). En passant à l’action dès maintenant et en réfléchissant à des alternatives avec ses fournisseurs, Colruyt prend une longueur d’avance.
D’après Gilles Wittock, Colruyt : « Il est indéniable que le règlement sur les emballages et les déchets d’emballages va avoir un impact majeur. C’est pourquoi nous faisons le choix de déjà remplacer les emballages qui ne cadrent plus avec notre stratégie interne de développement durable. Cela dit, nous n’y parviendrons pas du jour au lendemain. La qualité, la sécurité et la conservation des produits doivent rester notre priorité. Le nouvel emballage recyclable est parfois un peu plus épais que l’ancien, c’est le compromis que nous avons dû faire. Ce n’est pas aux consommateurs de s’inquiéter de la recyclabilité des emballages des produits qu’ils trouvent dans les rayons des supermarchés. Nous sommes fiers de cette réalisation grâce à laquelle nous voulons faire bouger l’ensemble du segment. »